Alimentation, diététique et nutrition du sport

Progresser dans sa pratique sportive tout en évitant blessure et surentrainement

Le « sport »

Le Ministère des Sports reprend la définition de la Charte Européenne du Sport en définissant le sport de la manière suivant : « On entend par « sport » toutes formes d’activités physiques et sportives qui, à travers une participation organisée ou non, ont pour objectif l’expression ou l’amélioration de la condition physique et psychique… », le reste de la définition fait état de la compétition etc…

Cette première phrase est intéressante car elle traduit à la fois la notion de progrès par « l’expression ou l’amélioration » et la notion fondamentale de santé qu’elle soit « physique ou psychique ».

Or le principal objectif de la diététique est justement la préservation voire l’amélioration de la santé.

Par conséquent sport et alimentation devraient faire bon ménage.

Cependant, on observe avec l’expérience, que le sportif est avide :

  • de nouvelles techniques d’entrainement,
  • de gadgets technologiques lui permettant de mesurer et évaluer ses progrès
  • et de compléments alimentaires (rarement les bons et souvent pas au bon moment).

Par ailleurs on constate généralement que son alimentation est des plus simplistes. En effet elle se résume à « du riz et des pâtes, et des pâtes et du riz ! »

Les raisons d’un tel constat sont que le sportif et la sportive ne voient dans l’aliment que la partie émergée de celui-ci, l’aspect énergétique. D’où en priorité l’apport de féculents dits sucres lents.

Le deuxième constat alimentaire, est la prédominance des protéines naturelles ou sous forme de compléments afin « de faire du muscle »

Quid des autres familles d’aliment ? ceux-ci sont relégués au mieux au second plan, et le plus souvent ils sont plus qu’optionnels

La fragilité du sportif

De ce constat, on peut tirer quelques pistes. Elles expliquent pourquoi autant de personnes ayant une pratique sportive, avec pour but d’améliorer la santé globale, sont blessés ou avec plus de problèmes de santé que des sédentaires.

En l’occurrence le constat est que l’alimentation qui doit être au service de leur activité est mal évaluée et non adaptée.

En effet, le sportif amateur contrairement au professionnel, mène la vie de monsieur et madame tout le monde. Il en résulte que lorsqu’on doit organiser vie familiale, professionnelle et sportive, des conflits d’intérêts apparaissent au détriment de l’alimentation.

Car là, où le sportif professionnel n’a qu’à se concentrer sur sa pratique, le sportif amateur doit en plus évoluer en gérant le quotidien des autres aspects de sa vie. Ceci explique pourquoi, la plupart des pratiquants orientent leurs choix culinaires vers des aliments qui sont à priori plus simple et plus rapides à préparer et également plus rassasiant.

Objectif de l’alimentation du sport

La nutrition du sport est cependant un enjeu fondamental. Car l’alimentation du sport doit représenter plus qu’un super carburant. Elle est certes indispensable aux métabolismes énergétiques mais aussi pour permettre l’adaptation.

Or s’adapter, c’est progresser !

La progression c’est répondre favorablement aux stimulus imposés par le plan d’entrainement.

Cette réflexion sous-entend deux choses :

  • La première c’est que l’alimentation et l’entrainement sont nécessaires pour progresser.
  • La deuxième c’est que l’adaptation peut à contrario être défavorable si tous les besoins nutritifs ne sont pas couverts. On parle alors de surentrainement, que l’on peut considérer comme de la « désadaptation ».

L’alimentation du sport doit donc couvrir à la fois les besoins en énergie à l’instant « t » ou l’on pratique mais aussi être le socle à partir duquel la progression doit se faire.

Manger pour avoir la forme, avoir la forme pour être performant

Un autre point méconnu est pourtant déterminant : le maintien à un bon niveau des défenses immunitaires et la gestion du stress oxydant.

Il apparaît qu’avec une alimentation peu diversifiée et non adaptée, la plupart des pratiquants voient apparaître une fragilité de leur santé. Cela arrive indépendamment du niveau et du statut professionnel ou amateur.

L’intérêt de l’alimentation est alors de soutenir l’organisme pour lui permettre de résister aux infections et d’éviter les blessures. Les vitamines et minéraux anti-oxydants se trouvant rarement dans les plats de prédilection des sportifs. Or ceux-ci sont inévitables si on souhaite contenir le stress oxydant généré par la pratique sportive à haute intensité plusieurs fois par semaine.

Quelques pistes pour rétablir la notion d’équilibre

De l’ensemble de ces constats, la priorité qui doit être mise en place chez les sportifs est généralement des orientations alimentaires de bon sens :

  • Organiser les repas à l’avance
  • Diversifier les familles d’aliments et réintroduire fruits et légumes
  • Envisager suivant la pratique l’utilisation de produits techniques comme les boissons de l’effort
  • Organiser la répartition des repas afin de couvrir à la fois les besoins nutritionnels mais aussi les exigences familiales et professionnelles

Lorsqu’on avance plus loin dans l’analyse, on peut alors :

  • adapter l’alimentation en fonction des phases d’entrainement et/ou des compétitions
  • déterminer la nécessité d’une complémentation
  • aider au pilotage de l’entrainement en fonction de la fatigue