Troubles digestifs et Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI)

S’approprier le combat contre la maladie par les bons choix alimentaires

Les troubles digestifs

Les troubles digestifs sont très variés. Ils sont généralement plus gênants que « graves ». S’ils ne remettent pas en cause notre santé, ils sont le signe que tout n’est pas parfait au niveau du système digestif.

Ils peuvent être dus à une alimentation déséquilibrée, à cause d’une sur-représentation d’une même famille d’aliments. Mais ils peuvent aussi résulter d’une dysbiose intestinale. Dans ce dernier cas, l’improvisation alimentaire et les mauvais choix diététiques et nutritionnels n’ont plus leur place.

Les troubles digestifs les plus fréquents

Ceux-ci sont très variés. Ils peuvent atteindre tout ou partie du tube digestif :

  • RGO ou remontées gastriques œsophagiennes
  • Ulcère et brûlure de l’estomac
  • Ulcère duodénale
  • Nausées
  • Ballonnements
  • Constipation
  • Diarrhée
  • Alternance de constipation et diarrhée
  • Colite

Ces troubles digestifs, surtout s’ils sont persistants et/ou récurrents sont à prendre en compte. Car ils sont le signe d’un dysfonctionnement digestif. Outre l’inconfort qu’ils génèrent, ils sont généralement l’origine ou la cause de difficultés d’assimilation des nutriments.

En somme, malgré les meilleurs choix alimentaires, le contenu de notre assiette n’est pas forcément assimilé à la hauteur de nos espérances.

Par conséquent, ces problématiques se traduisent fréquemment par des évictions de produits qu’on aime manger mais qu’on ne « supporte » plus. Ces évictions sauvages risquent alors d’aggraver le déséquilibre alimentaire à l’origine du problème.

Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI)

Les MICI correspondent principalement à la maladie de Crohn et à la rectocolite ulcéreuse. Ces maladies sont généralement sévères et touchent la paroi intestinale. Comme leurs noms l’indiquent, elles sont liées à l’inflammation et donc à une activité trop intense de notre système immunitaire. Le diagnostic est établi aujourd’hui relativement rapidement. Ces maladies sont diagnostiquées le plus souvent entre 20 et 30 ans mais 15% des cas touchent des enfants.

Si la rectocolite n’atteint que l’intestin, la maladie de Crohn peut toucher tout le tube digestif. Or ces maladies ont un impact sur la fonction digestive, mais aussi sur la qualité de vie globale du malade. Cette altération de la qualité de vie s’explique par :

  • Des difficultés à assimiler les nutriments.
  • Du fait de régimes sans résidus pendant les poussées. Ce qui implique une diminution de l’apport en vitamines.
  • Par une augmentation de perméabilité intestinale, qui peut aggraver ou engendrer des roubles à distance.

Prise en charge des MICI

Il n’existe pas de remède contre ces maladies, l’objectif est de les contenir et d’éviter leur aggravation. Pour le moment le traitement est principalement constitué d’anti-inflammatoires qui perdent de leur efficacité sur le long terme.

De plus ces maladies, dans les poussées importantes peuvent avoir des conséquences graves, provoquant des fistules (liens entre l’intestin et un autre organe), des occlusions etc… que seule la chirurgie peut guérir.

Leur diagnostic repose à la fois sur :

  • L’identification des signes cliniques.
  • Le constat des lésions
  • Un bilan biologique
  • Un marqueur de l’inflammation fécale (calprotectine)

Enfin, ces maladies peuvent être particulièrement invalidantes. C’est pourquoi leur prise en charge doit être globale.

Alimentation, troubles digestifs et MICI

La diététique à observer quand on souffre de tels maux, est une alimentation qui ne doit pas accroître les troubles et la maladie. Il faut que l’alimentation permette de couvrir les besoins même en période de poussée sans pour autant provoquer fatigue et frustration.

Et le microbiote dans tout ça ?

Le microbiote intestinale (l’ensemble des bactéries qui peuple notre intestin) joue un rôle important dans ces déséquilibres.

Dans le cadre des troubles digestifs les prébiotiques et probiotiques ont largement prouvé leur efficacité. Faut-il encore bien sélectionner les souches et faire des cures suffisamment longues pour en tirer tout le bénéfice.

Pour les MICI, plusieurs pistes sérieuses sont investiguées. Fin des années 2000, une mycose est impliquée dans plusieurs publications, qui font état d’une forte corrélation avec le développement de la maladie de Crohn et de la rectocolite. Actuellement, l’INSERM travaille sur certaines souches de E. coli qui seraient responsables du développement de la maladie.

Il semble que comme pour l’endométriose, le facteur génétique, les facteurs environnementaux et l’implication du microbiote soient en causes quant à la pathogénèse de la maladie. Et comme dans la prise en charge de l’endométriose, une alimentation anti-inflammatoire doivent être adoptée.

Comment l’alimentation peut-elle améliorer la situation ?

L’interaction aliment/microbiote n’est plus à prouver. Il est clairement établi que nos choix alimentaires influencent considérablement la qualité et la diversité de notre microbiote intestinal. Or il est la 1ere ligne de défense face aux agressions extérieures. De plus il module notre inflammation par sa capacité à communiquer avec nos cellules immunitaires.

Notre alimentation influence son développement tout simplement parce qu’elle met à sa disposition des nutriments qui vont favoriser tel ou tel type de bactérie. La recherche sur l’obésité le démontre clairement en ayant mis en évidence la différence de composition entre microbiote de personnes obèses comparé à celui de personnes normo-pondérées.

Faire les bons choix en termes de nutrition va permettre :

  • De limiter les désagréments en phase de poussées pour les MICI.
  • Favoriser les aliments riches en prébiotiques, ces fibres qui favorisent le développement des bonnes bactéries.
  • Limiter voire éviter le risque de déficit et de carence
  • Retrouver le goût de manger, en évitant la frustration

Quelques liens pour obtenir des informations fiables et vers les associations françaises les plus actives

L’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale), excellent dossier :

https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/maladies-inflammatoires-chroniques-intestin-mici

Sur l’implication de E. coli :

https://www.inserm.fr/actualites-et-evenements/actualites/maladie-crohn-arme-bacterienne-devoilee

Le dossier de l’Assurance Maladie sur la rectocolite :

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/rectocolite-hemorragique

Le dossier de la Haute Autorité de Santé sur la maladie de Crohn (PDF) :

https://www.has-sante.fr//portail/upload/docs/application/pdf/2008-12/guide_patient_mcrohn_ald24_1_dec.pdf

Le dossier de la Haute Autorité de Santé sur la rectocolite (PDF) :

https://www.has-sante.fr//portail/upload/docs/application/pdf/2008-12/guide_patient_rch_ald24_1dec.pdf

Le site de l’AFA (association François Aupetit) :

https://www.afa.asso.fr/

Un document sur les MICI édité par l’AFA :

https://www.afa.asso.fr/uploads/media/default/0001/01/2ec4b4bd055b8079699c78db90a9b747e3664518.pdf